Forum de FilmDeCulte

« Contagion » suit la rapide progression d’un virus mortel, qui tue en quelques jours. Alors que l’épidémie se propage à grande vitesse, la communauté médicale mondiale tente, dans une course effrénée contre la montre, de trouver un remède et de contrôler la panique qui se répand encore plus vite que le virus. Les gens eux se battent pour survivre dans une société qui se désagrège.

Soderbergh fait la synthèse de ses films all-star et de ses "petits" films réalistes marquant par leur froideur clinique (Bubble, The girlfriend experience) avec ce Contagion choral où peu de personnages se croisent. Loin d'un blockbuster même quand il rend compte de la montée d'une insurrection (populations mises en quarantaine contre leur gré, rationnées en médicaments et en nourriture, qui se livrent aux pillages et aux agressions pour survivre), Contagion prend surtout la forme d'un compte-rendu où la propagation du virus est annoncée à la télé, lors de réunions d'experts, version CNN d'un film d'épouvante avec sa frénésie de sortir une information en temps réel sans se soucier d'alimenter la paranoïa. Impressionnant et implacable mais sans être non plus dans un registre de réel suspense, Contagion est porté par ses interprètes, de Damon en père de famille se retrouvant seul avec sa fille à protéger, Law en blogueur opportuniste faisant son beurre de la théorie du complot ou Winslet décidément interprète caméléon après Carnage et Mildred Pierce, sans oublier Paltrow dont on aurait pu croire qu'elle ferait de la figuration mais finalement traverse tout le film, avec ce plan chirurgical dont on pourrait penser que peu de comédiennes l'auraient accepté.
4-5/6

Et j'allais oublier: Encore un score au poil de Cliff Martinez. Il est partout lui.

Sinon comme prévu Soderbergh annonce qu'il transforme sa retraite en congé sabbatique.

Petite déception, j'espérais quelque chose d'un peu plus "épique".. La froideur distante et le réalisme sont les bienvenus (et le refus du suspense facile ou du spectacle gratuit) mais un scénario encore mieux ficelé aurait rendu le tout un peu plus passionnant. Il y a quelques belles et bonnes scènes, mais au final l'impact du film est assez faible (pour un sujet pareil).
Du casting de stars, Paltrow a le plus petit rôle mais c'est bien elle qui marque le plus. Cotillard passe quasi inaperçue, Fat Damon est bien, Winslet et Fishburne assurent. Jude Law a encore hérité d'un rôle de freak zarbi, sans surprises.

Bref c'est pas mal mais ç'aurait pu être encore mieux. 4/6 maximum...

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'ai beaucoup aimé. C'est vrai que c'est très froid et distant, mais justement ça change de voir ça plutôt qu'un film catastrophe et alarmiste.
J'ai surtout apprécié la précision et l'intelligence du scénario, qui brasse la santé, la biochimie, la politique, la sociologie, l'armée, l'économie, le complot, etc...
Tout ça est très condensé et tout à fait crédible. Le film méritera une revision dans quelques mois.
Et un cast avec quasi que des têtes connues, même chez les Asiat's, il se fait plaisir le Soderbergh.

Un petit 5/6, c'est pas un GRAND film mais je l'ai trouvé diablement efficace, et scientifiquement correct, ce qui est toujours un gros plus pour moi.

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Je ne cesserai jamais de le dire et je ne cesserai jamais de l'admirer pour ça, Soderbegh n'en finit pas de déjouer les attentes avec une filmographie certes inégale mais remarquablement éclectique.
Et je crois que le cinéaste n'est jamais aussi bon que quand il apporte sa sensibilité indé et son simili-réalisme à des purs films de genre (Hors d'atteinte, Traffic, Ocean's Eleven).

C'est pourquoi ce "Alerte version auteur" est si efficace et si épatant dans son improbable réussite à faire d'un récit de prime abord uneventful une trame vraiment prenante et à conférer à une forme en apparence froide un rythme aussi haletant.
Jamais le film ne cherche à échafauder de manière surfaite le suspense. Quand on cherche un mec potentiellement infecté ou un remède, la narration et la réa n'en font jamais des caisses, préférant laisser l'action se dérouler d'une manière un peu matter-of-factly comme on dit.

Et tout le film épouse cette approche presque documentaire, même si le metteur en scène reste sobre sur la caméra portée, il conserve une texture numérique visible à l'image et qui tend à effacer le fard de la fiction, malgré cette photographie toujours arc-en-ciel (c'est pas aussi marqué que dans Traffic mais c'est bel et bien là, marque de fabrique Soderbergh).

Du coup, le film a beau partir presque dans la SF - ou pas? - sur la dimension que prend peu à peu l'épidémie, on croit sans conteste à cette éventualité qui n'est que trop plausible. A l'exception de certains choix un peu trop "cinégéniques" de la part des persos (qui désobéissent un peu facilement à tout ce qu'on leur ordonne), c'est crédible e bout en bout.

Et c'est super riche en plus.
Ca commence comme un drame humain avec Paltrow et surtout Damon, puis ça devient du thriller médical avec l'enchaînement des morts et l'intrigue qui suit Winslet, voire du polar avec la quête de l'origine de la maladie par Cotillard, un soupçon de politique entre le blogger joué par Law et les arrangements de bureaux de Fishburne, avant de muter en film-catastrophe sous les yeux de Damon, dans la deuxième partie.
J'aime beaucoup d'ailleurs comme dans cette seconde moitié, la contagion n'est plus tant la maladie mais la panique qui saisit la société, où comment les infos, bonnes ou mauvaises, secrètes ou non, se propagent à une vitesse effrayante.

Y a quelques bémols donc (je pense notamment à la disparition du perso de Cotillard pendant un gros bout de film et la deuxième moitié de son intrigue) mais dans l'ensemble, c'est vraiment bon.
De la vulgarisation respectueuse de la science à la sirène d'alarme non-alarmiste, c'est très bien écrit et mis en images.

4,5-5/6

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UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

L'affiche est tellement peu inspirée qu'à la première colonne Morris, j'ai eu du mal à croire qu'il s'agissait d'un film. J'ai d'abord pensé à une quelconque pub imitant une affiche de film, puis à une comédie parodiant Alerte. Il m'a fallu lire le casting pour comprendre que ce n'était pas une plaisanterie.

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Tennis de Table Bordeaux

Spoilers.

Bien aimé la rigueur du traitement. Le grand montage parallèle inaugural donne le ton et calme clairement tout spectateur popcorn en manque de sensations fortes. Le montage final est tout aussi impressionnant. Et le reste est au diapason. Un exemple, un seul, le personnage de Jude Law, qui incarne bien cette impossibilité de se raccrocher à un personnage pour trouver la vérité: il met le doigt sur des manquements à la démocratie, avant de lui-même sombrer dans la démagogie et le mensonge.
Mais Contagion a le défaut de son scénario: Soderbergh, pour surmonter l'aspect répétitif que suppose la propagation du virus d'abord, et la recherche du vaccin ensuite, se laisse aller à la facilité. Le perso de Marion Cotillard est le plus faible de tous, même si en faire une missionnaire qui fait l'institutrice dans une école chrétienne n'est pas idiot. C'est juste trop brutalement amené pour ne pas donner un léger sentiment de ridicule avec pareil symbolisme. Même chose avec l'ellipse de temps cachant la décision du personnage de Fishburne de donner son vaccin au fils de son employé: c'est un revirement tellement énorme qu'en l'état, tel que montré à l'écran, ça fait vraiment bon sentiment assené gratuitement. J'aime bien, en revanche, ce qu'il dit à cette occasion sur la poignée de main, et qui sert de morale au film: les vieilles conventions deviennent obsolètes face aux nouveaux risques liés à la mondialisation. A cet égard, il n'y a pas chez Soderbergh à chercher de regard trop politique sur cette mondialisation: le fait que le virus parte de la déforestation à Hong Kong en vue d'implanter une usine n'est pas une critique de quoi que ce soit, c'est pareil avec l'élevage de porcs en batterie, ce sont simplement les constats que la mondialisation apporte de nouvelles pratiques pour répondre à la demande de masse, donc de nouveaux risques de masse.

4/6

La seule réelle qualité que je trouve au film, c'est son entrée en matière narrative, sans exposition, et justement ses nombreuses ellipses... Après c'est toujours les mêmes galeries de personnages stéréotypés pris dans un film choral, avec parfois ce puritanisme douteux. On a droit, ça fleur bon le puritanisme propre au genre depuis les seventies, qui aimait à rejouer les USA comme des avatars de Babylone. Ici ça pourrait s'étendre au monde.

Sauf qu'il y a mondialisation certes, mais tout ce qui se passe hors USA est essentiellement illustré par des montages, certes pas désagréables, sur fond de Chris Martinez. Mais c'est un peu limite: comme si le reste de la planète n'avait droit justement qu'à ça, des clips. Il n'y a que le personnage de Cotillard pour essayer de relier le spectateur occidental vers "l'autre", mais c'est navrant de puérilité dans le traitement.

Alors visuellement c'est assez classe, mais l'élégance et la froideur m'ont en permanence paru inconséquente, comme une pose faute de substance et de point de vue. Sans s'attarder sur ses personnage, le film ne met pour autant en lumière aucune toile, et se permet peu d'échappées un peu poétiques ou inspirées. On navigue plutôt à la lisière du cynisme à plusieurs moments, jusqu'aux tirages au sort et aux codes barres, de belles idées jamais exploitées par le scénario ou la mise en scène.

Au bout d'un moment ça devient juste une histoire de petits intérêts de chacun où toute l'horreur se déroule quasiment hors champs ou lors de deux ou trois scènes prétextes à rappeler ce qui se passe... Tout ce qui concerne Fishburne qui sauve son entourage comme une fonctionnaire mou est à ce niveau franchement plat. Damon est bon même dans un rôle pas terrible, avec ce principe de faire une sorte de "The Road" claustrophobique de la relation père-fille... mais là encore c'est traité par dessus la jambe et se révèle assez puritain.

Difficile de retenir quelques plans, je garde surtout en mémoire cette rue de San Francisco décimée en diagonale, ou . En fait Soderbergh dans son traitement d'un tel sujet ici m'a fait penser à l'attitude de son personnage très opaque de blogueur joué par Jude Law, un profiteur de tendances d'actualité difficile à déchiffrer mais qui fait le mariole avec une belle assurance... A tel point que je me suis demandé si ce n'était pas conscient, vu que c'est sans doute le personnage qui m'a paru le plus abouti.

Beaucoup aimé pour ma part. Je suis rentré dans la salle avec comme rarement, aucune idée de ce que j'allais voir. Je connaissais le sujet, j'avais vu un trailer il y a quelques mois mais c'est tout, j'avais rien lu de spécial dessus.

J'ai été immédiatement happé par une narration ultra efficace, par ce rythme super maîtrisé du film choral avec cet espèce de spirale exponentielle dans le drame mondial qui se noue. Et j'apprécie particulièrement l'aspect totalement froid et dénué d'affect et de tragique. On essaie d'être le plus proche de la réalité d'une uchronie en brassant plusieurs tendances. Et ça marche à fond, j'ai vraiment eu l'impression que ça fonctionnerait comme ça, si jamais une chose pareille devait arriver et je trouve le fim particulièrement efficace.

Après je me demande si le film n'aurait pas été meilleur dans un format mini-série. Parce qu'au final, ma frustration vient du fait que les choses vont un peu trop vite, que j'aurais aimé voir des développements plus précis, des choses qui prennent plus leur temps et que le sujet est passionnant. Le cast est vraiment bien, je n'aime pas généralement ce genre de cast de "stars" où tout le monde fait son petit show, mais là ça fonctionne très bien, tout le monde fait bien son taf avec humilité (y a même Bryan Cranston, je savais pas, j'étais en joie). A part Cotillard qui fait du Cotillard et qui hérite de la partie la moins intéressante du film (surtout la deuxième partie en fait qui aurait mérité aussi d'être développé).

Bref, vraiment un très bon film qui ne paie pas de mines par son côté antispectaculaire mais qui s'avère ultra efficace et constamment passionnant.

Et le score de Cliff Martinez est effectivement juste dingue.

4.5/6

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CroqAnimement votre

Ca donne envie de se laver les mains. 4.5/6

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Tu mates trop de porno.

Le comble, c'est que j'en matte finalement très très peu

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J'ai aimé le fait que ça soit un vrai film de scientifique et de geek authentique (pas celui qui porte des lunettes carrées, quoi !), à conseiller à tous ceux qui adorent les trucs genre "Manuel de survie en territoire zombie", même si ici ça ne parle que d'une épidémie classique et vraisemblable.
Il y a peu de scènes ouvertement "fictionnelles" (ces rares scènes, notamment celles avec Matt Damon et sa fille, et surtout avec Cotillard, étant d'ailleurs les plus ratées à mes yeux) ; l'essentiel du film est froid et chirurgical, présentant l'évolution d'une épidémie jour par jour avec un regard glacial et rigoureux, façon docufiction (. On a l'impression de voir le film définitif sur le sujet, on sent aussi que le besoin premier de Sodebergh était de produire toutes les images nécessaires sur le sujet (scientifiques qui travaillent, graphiques, militaires, rues désertes, pillages, etc.), images heureusement bien plus élégantes que celles du reportage télévisuel lambda (photo numérique sublime !). Le film fait donc preuve d'une exhaustivité bien peu courante qui m'a franchement réjoui.
Et puis les acteurs sont vraiment bons dans l'ensemble, mention spéciale à Kate Winslet, parfaite (comme d'habitude !), Lawrence Fishburne (très crédible) et Jude Law, une nouvelle fois assez surprenant.

4,5/6

D'ailleurs à ce sujet, on a eu le droit à une seule pub avant le film.. Celle avec le gars qui passe sa journée à utiliser ses coudes pour attraper des objets, se tenir aux embardes etc. et qui se conclue en disant que c'est plus simple de se laver les mains plusieurs fois par jour pour pas tomber malade !

Pour ce qui est du film je n'ai eu que des échos négatifs avant d'y aller mais j'ai perso, plutôt été agréablement surpris. Ce qui m'a le plus particulièrement plu c'est ce côté "film de zombies qui se permet de pas avoir de zombies dedans", avec contagions, mises en quarantaine, panique à grande échelle, personnages défigurés, intervention de l'armée, hécatombes etc. L'histoire prend une ampleur incroyable et pourtant Soderbergh reste très proche de ses personnages. Mais du coup voilà, Contagion a le défaut des films choraux qui m'embête toujours un peu, avec des personnages plus faibles que d'autres et qui désequilibrent l'ensemble. C'est vrai que comme l'a dit Art Core, un format série pour le coup ça aurait pu être assez intéressant.

4/6, et sinon je me suis demandé à plusieurs reprises pendant le film ce que Sponge allait penser du réalisme scientifique du film lol.