Forum de FilmDeCulte

Sarah, une lycéenne en crise, fait des cauchemars récurrents. Elle accepte alors de participer à une étude universitaire sur le sommeil qui lui permettra de trouver un lieu où dormir et subvenir à ses besoins. Espérant que ses mauvais rêves disparaissent, elle va devenir involontairement l’instrument d’une découverte terrifiante.

Le pénitent le passe. Et le mec qui subit Gérardmer se verra offrir une petite perle in fine.

Deuxième long métrage d'Anthony Scott Burns (dont je vais m'empresser de voir les précédentes oeuvres) qui écrit, réalise, éclaire, monte et co-compose également, Come True présente ainsi une véritable vision personnelle, singulière, une extraordinaire expérience dotée d'un univers propre et fort, parcouru d'une imagerie onirique et de visions d'horreur d'une beauté que je n'avais pas vu depuis la série Hannibal, en moins morbide et plus envoûtant, au même titre que son atmosphère qui se fait parfois aussi romantique, troquant alors soudain John Carpenter pour le Michael Mann des années 80. Pour parler comme quelqu'un en ferait le pitch, c'est un peu comme si Freddy 3 rencontrait le documentaire The Nightmare de Rodney Ascher avec l'ambiance de Drive (la BO est co-signée par Electric Youth). Un film d'horreur synthwave. Et qui ne livre pas toutes ses clés.



D'un postulat qui aurait pu tomber dans les écueils, Come True développe un récit plus exigeant et excitant au fur et à mesure qu'il progresse dans le menaçant labyrinthe du subconscient. Berçant le spectateur jusque dans la trance troublante des bras de Morphée pour mieux se focaliser sur une intensité constante, et non des jump scares, le film suit une étude sur le sommeil mais arbore une esthétique de rêve lucide jusque dans les teintes bleutées des scènes qui n'illustrent pas des rêves.



Comme pour l'héroïne dont le parcours est ponctuée de ces brefs aperçus cauchemardesques qui invoquent furtivement une réalité au-delà de l'imagination, le film reste hanté par ces visuels dérangeants qui épousent le point de vue du protagoniste et nous emmènent par un travelling avant continu, semblablement inarrêtable, loin de toute sécurité et toujours plus près de l'inconnu. Au-delà de la direction artistique à la fois rudimentaire et déconcertante de ces séquences, c'est la sensation d'inéluctabilité qui glace le sang.



En effet, les personnages paraissent aller droit vers la collision avec la source de leurs cauchemars, une source visiblement commune car elle implique les mêmes figures indistinctes et menaçantes que disent voir les gens souffrant de paralysie du sommeil. Ce n'est pas un hasard si les cartons qui séparent les différentes parties du film ont pour titres les quatre archétypes jungiens. L'inconscient collectif servirait alors d'espace à l'action du film, caractérisant la peur des personnages comme une peur universelle et ces figures comme le mal en nous que l'on craint de voir prendre le contrôle.

La toute fin du film divisera à coup sûr, provoquera les rejets et si j'avoue moi-même avoir été pris de court, j'y vois surtout une invitation à réfléchir davantage à ce que je viens de voir, à réinterpréter le film à la lumière de cette conclusion. Hâte d'y resonger, peur d'en cauchemarder.

En tout cas, il va me hanter longtemps.

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Bob a tout dit, convoquant les bonnes références et mettant en mots l'aura gloomy et inéluctable de ce film bout de ficelle hyper bien tenu. C'est envoûtant, à la fois enveloppant et angoissant, et assez enthousiasmant dans les idées promises...
Promesse malheureusement pas tenue jusqu'au bout, la faute à une fin qui désarçonne plus qu'autre chose et demande à être digérée... Mais le chemin pour en arriver là est impressionnant et ne manque pas de faire son petit effet.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ça sort enfin en VOD en France le 1er juillet.

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Ah tiens j'avais zappé ce topic, ça titille ma curiosité.

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CroqAnimement votre

Il faut deviner le titre français sans tricher.

Trouvé ça moyen. Espèce de proto The Cell en beaucoup moins bien, les passages oniriques sont sublimes mais le reste est plutôt faible même si j'aime bien l'ambiance "gloomy" comme dit QGJ et le côté synthwave vanté par FF. Mais le récit tient pas vraiment, la romance central est toute pourrie et malheureusement le dernier acte m'a semblé totalement raté et surtout profondément décevant. Dommage j'aime beaucoup l'actrice principale et son physique si particulier. C'est prometteur (même si un peu poseur avec par exemple cet univers contemporain blindé d'écrans cathodiques) mais pas vraiment abouti pour moi.

3/6

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CroqAnimement votre

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Encore un film survendu par FF comme Freaks à cause de sa cure de navets à Gérardmer.

Ah non c'est beaucoup mieux que Freaks pour le coup.

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CroqAnimement votre

Azi niquez-vous.

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Punaise, c'est en voyant passer le sujet que je me suis rappelé avoir vu ce film il y a quelques mois.

Pour le contexte, j'étais tombé il y a 4 ou 5 ans sur The Nightmare pendant des recherches (sommaires) sur internet suite aux cauchemars à répétition de mon épouse qui me causaient bien du souci (et elle, n'en parlons pas, ça la suit depuis l'adolescence au moins 1 fois par semaine). On l'a regardé ensemble, et dès les remiers témoignages elle a porté ses mains à sa bouche et m'a sorti d'une voix étranglée : "c'est exactement ce qui m'arrive." Certaines scènes de reconstution des cauchemars l'avaient d'ailleurs fait se lever du canapé. J'ai pour ma part eu un petit rire jaune au moment où un des mecs interviewés a raconté qu'une de ses nanas de l'époque s'était mise à subir ce genre de rêves après qu'il lui en ait parlé, suggérant que ça pouvait être contagieux... Fun fact : moins d'une semaine plus tard, ça m'arrivait pour la première et la dernière fois à ce jour. Il ne se passe toujours pas le moindre coucher sans que j'espère ne plus jamais vivre ça.

Come True a pour moi l'énorme défaut, bien qu'il soit aussi touchant, de trop tourner autour du pot d'un sujet criminellement sous exploité au cinéma. Je m'explique : c'est beau, travaillé, la musique est cool, c'est pas con, jamais vulgaire, même si je suis pas fan de la "romance" cheloue entre la nana et le sortant de l'usine Daniel Radcliffe Ltd. qui prend beaucoup de place alors que ça ne raconte pas grand chose... Mais du coup la fin brutale et pas si rondement menée que ça ne m'a pas choqué, parce qu'elle est à l'image du film qui n'utilise la paralysie du sommeil que comme pitch pour un exercice de style réussi mais mou et dans l'évitement. Je trouve très révélateur que The Nightmare, qui est un documentaire, soit plus flippant et malaisant. Là j'avais l'impression que tous les ingrédients étaient réunis pour casser la baraque et vraiment oser l'horreur dans clivage rêve/réalité, mais qu'on a préféré en faire un long clip de mélancolie 80's avec un peu d'étrangeté. C'est trop chill dans la dépression, alors que c'est un sujet qui mérite d'être putain de flippant.

Cela dit, on rencontre le même problème avec un sujet très proche : est-ce qu'on a un seul film parlant d'OVNIs et d'histoires/"témoignages" d'abductions qui soit réussi sur le plan horrifique ?

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Looks like meat's back on the menu, boys!

OK je ne verrai jamais ce film.

La B.O. vaut le coup par contre.

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