Forum de FilmDeCulte

Je ne peux pas dire que j'ai aimé, j'ai même senti violemment le temps passer, mais je dois dire qu'il y a quelque chose d'admirable de faire un film aussi... aussi... aussi français. Lorsque dans la première scène t'as Chiara Mastroianni à poil qui sort de derrière le rideau engueuler la copine de son amant étudiant, t'as l'impression d'être dans un French movie tel que les auteurs de FAMILY GUY doivent l'imaginer. Dans cette industrie ciné en plein bouleversement, on a presque l'impression de voir les derniers feux d'un genre qui sera bientôt éteint.

Le film s'élève au-dessus de ce qu'on craint être juste une radiographie de femme quinqua en proie au doute grâce à un jeu ludique, à mi-chemin entre le vaudeville et du "film mental" gondryesque, le tout servi par une déco soignée et riche de sens, mais malheureusement c'est l'ennui qui a dominé.

Et il faut qu'on parle de Vincent Lacoste, qui me sort par les yeux avec son jeu plat et mécanique. Quand tu le vois à côté de Mastroianni, t'as l'impression d'un androïde. Je ne comprend pas ce qu'on trouve à ce mec...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Mastroianni ne m'a jamais été aussi sympathique que dans ce film. Sinon je crois que ce que j'ai préféré c'est de pouvoir revoir l'une des affiches aux 7 Parnassiens, excellent film sur le travail de mémoire et la distorsion de l'histoire, malheureusement totalement passé inaperçu.

J'avais même pas percuté qu'il était sorti en France mais j'étais en Russie. J'attends les sous-titres perso.
Affiche et titre superbes mais qui m'a l'air très maladroitement traduit en français. Peu m'importe, pourquoi pas "peu me chaut". Pourtant c'est proche de l'original "ça m'est indifférent si nous entrons dans l'histoire comme des barbares" littéralement.
La traduction anglaise est plus blunt "I don't care if we go down in history as barbarians".

Pour en revenir au film d'Honoré, autant le discours sur la difficulté de faire durer un couple est intéressant (et il est particulièrement juste et malin pour étouffer toute tentative de moralisation), par contre le combo couple hyper bourgeois + décors de maison de poupées + surcharge inutile de l'intrigue (l'aparté Carole Bouquet est particulièrement nul en plus d'être inutile), c'est non.

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J'ai trouvé cela assez anecdotique, car trop sûr de ses effets. Il est plutôt centré sur le refus de la génération des années 90 d'accepter à la fois âge adulte et l'état du monde que sur la mémoire (même si la mémoire est le masque commode d'un tel refus).
Ce qui est intéressant c'est que par contraste, ce film montre que pour Honoré, le fait d'aller vers le réalisme sociologique et le tragique comme dans son avant-derniers film (bien meilleur car plus ample) sont deux démarches confondues.
Sinon dispositif pompé sur Au Poste de Dupieux et Coeurs de Resnais (qui avait plus de souffle). Un peu bizarre car Honoré influence quand-même le cinéma de Mickaël Hers qui a moins peur du présent. Comme si le fait d'avoir une filiation autorisait le maniérisme de la partdu "père" (c'est d'ailleurs un enjeu explicite dans ce film, avec le personnage glauque du pantin-poupon)

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Une grosse différence avec Resnais, c'est que le film d'Honoré parvient qqfois à être drôle. S'il y a bien un cinéaste NV qui m'ait jamais fait rire, c'est bien Resnais, en particulier dans ses derniers films qui se voulaient plus légers (il faut dire primesautiers je crois). Il est vrai qu'il est difficile voire impossible d'amuser après «Nuit et brouillard» comme disait l'autre. Tant pis si Honoré passe pour un barbare, il trouve le bon équilibre entre comique et drame (la ligne plus mélancolique qu'il travaillait déjà ds son dernier film avec un certain brio).

J'ai dit bcp de mal d'Honoré à une époque mais je trouve qu'il évolue plutôt bien dans ses deux derniers films (très différents), contrairement à un Ozon (pas la mm génération) ou disons un Dolan.

Il est bcp question de portes ds le film (très belle scène marquante de la porte qui bat sans arrêt car sans loquet) mais curieusement Lubitsch n'est pas cité ds les remerciements. Par contre il y a Leo McCarey, autre maître de la comédie US (avec Blier, le mélange est curieux !).

L'espèce de syndrome de Tourette de Claude Rich - invisible à l'écran - Coeurs est très drôle, film très émouvant dans mon souvenir mais qui divise évidemment.

C'est drôle comme les blagues de mon vieux père les derniers Resnais,,avec tout le respect que je leur dois : faut se forcer à rire et à apprécier (mais certains critiques ont très bien réussi à le faire jusqu'au bout !).

Honoré a écrit une pièce de Blier, mais l’a tournée au lieu de la mettre en scène.

Résultat, c’est interminable alors que cela dure 80 minutes et qu’il y a plein de bonnes idées. Aussi pas mal de mauvaises.

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There is no such thing in life as normal