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MessagePosté: 04 Aoû 2014, 00:44 
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Le quoteur fou
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Tom a écrit:
la qualité d'un cinéma national, quitte à paraître sectaire, ne se mesure pas au talent de ses scénaristes, ou ne peut en tout cas s'y résumer.

Je dirais même qu'en dehors de sa piètre qualité d'écriture, le cinéma français n'est pas si mal que ça. On peut faire des trucs comme OSS 117: Le Caire, nid d'espions. Formellement, ça tient la route. On a un bon public, un bon parc de salles, dans l'ensemble, on n'est pas si mal lotis.

Tom a écrit:
Les aides à l'écriture existent déjà - à quel degré, je ne sais pas précisément (ça doit être sur le site du CNC), mais c'est en tous cas déjà financé, et je ne suis pas sûr qu'en renforcer la somme ait une conséquence si spectaculaire que cela

Même en supposant que j'ai raison sur ce problème d'écriture - ce qui n'est pas dit - il est tout à fait possible que multiplier ces sommes par 10 (mon idée) n'ait aucun effet. On connait des précédents dans d'autres domaines. Pour attirer des pointures ou susciter l'émergence de nouveaux talents, mettre 10 fois plus d'argent sur le tapis n'est sans doute pas une condition suffisante. Mais je la vois quand même comme nécessaire.

Tom a écrit:
on se retrouve quoiqu'il arrive dans un canevas de production semblable, où le résultat est déterminé par ce dont une chaîne a besoin ou pas

Dans le cadre de ma suggestion, un film serait produit uniquement sur la base de son potentiel d'entrées et sans plus de subventions qu'aux Etats-Unis. Seule l'étape d'écriture serait aidée en France.

Z a écrit:
demander à un auteur de bosser sur un sujet, et lui demander comme première étape un synopsis de 10 pages, ça ne présage en RIEN de la qualité rédactionnelle, ou structurelle du film final. Et pour un auteur, résumer un film en 10 pages, faut déjà avoir réussi à le visualiser dans sa tête. Et pour le visualiser et avoir parcouru plein de fausses pistes, il faut écrire.

Donc en somme, on te demande un résumé d'un truc que tu n'as pas écrit... ni imaginé de fond en comble... c'est débile. C'est de l'appauvrissement dès la conception. C'est la foire aux clichés.

On dirait un processus intentionnellement conçu pour produire des bouses.

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MessagePosté: 04 Aoû 2014, 00:54 
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Z a écrit:
Moi je n'arrive pas à comprendre les étapes pitch / synopsis / séquencier / scénario dialogué.

Ce que tu expliques semble bien foireux, mais je me pose néanmoins une question : est-ce qu'il y a un endroit au monde où ça fonctionne autrement ?

Ce que tu décris rejoins des remarques que j'avais déjà lues, pas que sur le cinéma français d'ailleurs, concernant la baisse d'impulsion due aux trop longues phases de préproduction, et notamment d'écriture. Je n'ai plus d'entretiens sous la main, mais je me souviens souvent avoir lu des complaintes devant cette espèce de démantibulation de l'envie première de faire un film. Qu'on retrouve pas qu'en scénar d'ailleurs (souvenirs de réals qui se désolaient qu'on leur demande un découpage technique à un stade où ils n'avaient encore ni décors ni comédiens arrêtés).

Après, la raison d'une telle décomposition de l'élaboration du scénar serait à interroger. Est-ce dû à la façon dont fonctionnent les aides à l'écriture ?


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MessagePosté: 04 Aoû 2014, 00:59 
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rotary [Bot] a écrit:
Je dirais même qu'en dehors de sa piètre qualité d'écriture, le cinéma français n'est pas si mal que ça. On peut faire des trucs comme OSS 117: Le Caire, nid d'espions. Formellement, ça tient la route. On a un bon public, un bon parc de salles, dans l'ensemble, on n'est pas si mal lotis.

Mais là il y a désaccord sur ce qu'on attend d'un cinéma français florissant : le travail du réal, c'est pas de faire un joli habillage formel à un scénar. Si tu connais des noms de réals (je te dis Hithcock ou Kubrick, même si tu n'es pas cinéphile ça te dit quelque chose) et pas des noms de scénaristes (pourrais-tu en citer un seul ?), c'est bien parce que c'est le réalisateur qui fait œuvre. C'est lui qui au final va faire du film quelque chose qui compte, et pas un simple produit bien-écrit-bien-chiadé qui passe.

rotary a écrit:
Dans le cadre de ma suggestion, un film serait produit uniquement sur la base de son potentiel d'entrées et sans plus de subventions qu'aux Etats-Unis. Seule l'étape d'écriture serait aidée en France.

Mais comment serait-il ensuite financé, ce film ?

rotary a écrit:
On dirait un processus intentionnellement conçu pour produire des bouses.

Ce processus a une raison d'être, c'est elle qu'il faut comprendre. Pourquoi, en somme, la prise de risque est problématique dans un tel cadre.


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MessagePosté: 04 Aoû 2014, 14:00 
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Tom a écrit:
Si taper c'est simple, proposer ça l'est moins : qu'est-ce qu'il faudrait changer ?

La question à laquelle il est quasiment impossible de répondre, tant la situation est complexe. Le système a d'incroyables avantages (la profusion de premiers films, la perfusion pour des auteurs radicaux que le box-office aurait du écraser, etc.) mais aussi d'énormes revers: les innombrables (télé)films, la non-obligation du succès en salles pour rembourser le producteur. Je ne saurai donc même pas par quel bout commencer pour répondre.

Tout ce que je peux faire c'est ce que je changerai si je devenais demain le benevolent dictator du cinéma français. Il y a des choses faisables très facilement, d'autres qui demanderaient une concertation et seraient difficiles à mettre en œuvre, mais voici deux-trois trucs qui me viennent à l'idée:

- obligation d'étayer les demandes de subvention avec des images, des références visuelles
- obligation de diffuser un court-métrage français avant chaque film en dessous-d'une certaine durée
- + de variété dans les membres des commissions. Faire appel à des gens "différents", issus d'autres cinématographies que le tout venant naturaliste dominant
- et donc - mais ça c'est hyper vague - changer la ligne éditoriale des commissions publiques
- faire quelque chose, mais quoi ?, pour repenser le scénario. Il faut, comme le suggère Z, encourager la prise de risques, mais comment ? Ensuite c'est clair qu'il y a un problème dès l'écriture - les gens ne savent pas écrire pour le cinéma.
- comment faire que les boîtes de prods prennent des risques ? Là, elles se gavent sur les pré-financements et, que le film marche ou non, elles sont à l'abri. Mais comment changer ça sans n'encourager que la production de PETIT NICOLAS ?

Bref, c'est pas très constructif tout ça...

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MessagePosté: 04 Aoû 2014, 14:48 
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Demande de subvention avec matériel visuel, et non seulement écrit, c'est séduisant sur le papier, n'est-ce pas vouloir de force mener le cinéma vers un horizon (formel, maniéré) qu'il n'a forcément à être ? Est-ce que c'est pas partir vers un autre diktat ? Ou peut-être laisser à chacun le soin de présenter son projet via le matériel qu'il souhaite ?

Le court-métrage obligatoire, ce serait pas mal oui. Pourtant j'en suis très peu friand, je trouve souvent que c'est pas passionnant, mais c'est aussi peut-être parce que c'est un format qui n'a pour seul auditoire que le festival, et la dimension de carte de visite que ça implique. Remettre le court entre les mains d'un public, en faire le support de discussions et de réactions critiques de la part du public comme de la presse, ce serait peut-être bénéfique, oui.

La ligne éditoriale des commissions, je ne sais pas : est-ce qu'ils sont si sectaires que ça ? Ou plutôt : est-ce qu'ils reçoivent tant de projets alternatifs - et si c'est le cas, est-ce que c'est projets sont convaincants ? On voit bien le désastre qu'est la resucée du genre français, et ça ne laisse peut-être pas augurer de propositions très passionnantes (tu vas me dire : c'est pas pire que le petit film naturaliste de base).


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MessagePosté: 04 Aoû 2014, 14:56 
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Robot in Disguise
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Tom a écrit:
Demande de subvention avec matériel visuel, et non seulement écrit, c'est séduisant sur le papier, n'est-ce pas vouloir de force mener le cinéma vers un horizon (formel, maniéré) qu'il n'a forcément à être ? Est-ce que c'est pas partir vers un autre diktat ? Ou peut-être laisser à chacun le soin de présenter son projet via le matériel qu'il souhaite ?

Sachant que le cinéma c'est d'abord des sons et des images, ça me dépasse totalement qu'on ne demande que de l'écrit. Je pense qu'encourager/obliger à montrer des images en pousserait certains à dépasser l'horizon littéraire/mental dans lequel ils enferment parfois leurs films.
Ceci dit, j'ai vu récemment uelques commissions qui encourageaient vivement de faire des moodboards (le mot à la mode du moment) ou autre. Et ça faisait partie des revendications de la SRF. Donc les choses changent.

Tom a écrit:
Le court-métrage obligatoire, ce serait pas mal oui. Pourtant j'en suis très peu friand, je trouve souvent que c'est pas passionnant, mais c'est aussi peut-être parce que c'est un format qui n'a pour seul auditoire que le festival, et la dimension de carte de visite que ça implique. Remettre le court entre les mains d'un public, en faire le support de discussions et de réactions critiques de la part du public comme de la presse, ce serait peut-être bénéfique, oui.

Il est évident qu'il y a une énorme demande du public de ce point de vue là. Deudtens ou le Cow-Boy peuvent en témoigner: ça revient dans la bouche du public à CHAQUE festival. Et ça ferait une belle vitrine pour des projets parfois trop confidentiels, ainsi qu'une sympathique remontée de revenus.

Tom a écrit:
Est-ce qu'ils reçoivent tant de projets alternatifs - et si c'est le cas, est-ce que c'est projets sont convaincants ?

C'est toujours l'excuse qu'on entend: "On adorerait soutenir un film d'horreur, mais les scénarios sont tous nazes".
Après, il est évident que la majorité des gens dans ces commissions n'ont pas la "culture" nécessaire pour reconnaître un bon projet d'horreur, ça j'en suis convaincu.
J'ajouterai que Paul Otchakovsky-Laurens, qui présidait l'an dernier l'Avance sur recettes, le dit tout haut: les autres membres de la commission étaient clairement réfractaires au film de genre.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 04 Aoû 2014, 15:06 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Sachant que le cinéma c'est d'abord des sons et des images, ça me dépasse totalement qu'on ne demande que de l'écrit. Je pense qu'encourager/obliger à montrer des images en pousserait certains à dépasser l'horizon littéraire/mental dans lequel ils enferment parfois leurs films.

"Dépasser", c'est un but étrange : c'est pas une commission qui va apprendre à un réal à être réal. Elle peut refuser en voyant que le projet de mise en scène est pauvre, par contre... Mais je sais pas, est-ce que le Pialat d'A nos amours pourrait fournir un support visuel probant, par exemple ? La mise en scène ce sont des sons et des images, certes, mais tu seras d'accord pour dire que ce n'est pas forcément "produire des images", à la façon d'un imagier : c'est surtout des questions de distances, de choix de ce qu'on filme ou pas, et ainsi de suite. Et j'ai du mal à voir comment on peut documenter ça autrement qu'en note d'intention (là encore, je dis pas être contre cette idée de support visuel - ne pas l'accepter ce serait débile - mais la rendre obligatoire me semble aller dans l'excès inverse).

Qui-Gon Jinn a écrit:
C'est toujours l'excuse qu'on entend: "On adorerait soutenir un film d'horreur, mais les scénarios sont tous nazes".

Certes, mais est-ce que c'est pour autant faux ?

Je pose réellement la question, je n'ai aucune idée de la réponse, mais je me méfie de la communauté du genre et de ses réflexes d'ado persécuté/rebelle (tout comme je me méfie des tenants du doc, de l'expérimental, toutes ces chapelles qui se vivent comme des contre-cultures ou des citadelles assiégées). Ok pour l'anecdote que tu rapportes, mais je doute que ce soit aussi simple. Tu dis que les gens de la commission n'ont pas la culture nécessaire du genre, mais 1) c'est une contre-culture tellement défendue/institutionnalisée depuis 20 ans que j'ai des doutes sur le rejet total des personnes en question, 2) est-ce que les réals se prétendant héritiers du genre ont, eux, la culture cinématographique nécessaire pour être autre chose que des fanboys photocopieurs de leur pré-carré de références ? Car encore une fois, sans en avoir tout vu évidemment, les quelques exemples français qu'on a sont atterrants.


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MessagePosté: 04 Aoû 2014, 15:28 
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Antichrist
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Oui, mais le niveau ce n'est pas le problème. Comme tu le dis plus haut, des films naturalistes tout nazes ont l'avance sur recettes, pourquoi pas des films de genre qu'ils soient bons ou pas (on préfère qu'ils soient bons).


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MessagePosté: 04 Aoû 2014, 15:31 
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En gros, qu'on se retrouve avec des films de tout types, mais tous pourris ? :D

Je suis pas forcément un gros supporter du retour du genre en France, qui m'a toujours semblé être une greffe un peu artificielle, comme si on essayait de rattraper la tristesse de pas (ou peu) avoir participé à la fiesta au moment de l'âge d'or du bis. Les genres vraiment français, comme le film policier, ont continué à produire jusqu'à aujourd'hui (avec peu de bonheur, certes)... Du coup je sais pas si la solution réside là. On risque d'avoir une manne de films naturalistes ineptes, et en face des films qui se montent "contre" ce cinéma là. Au milieu, on continue à chercher les cinéastes qui se foutent de la case dans laquelle ils opèrent...


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MessagePosté: 04 Aoû 2014, 18:51 
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L'impertinent pertinent
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Le truc que je rencontre le plus souvent, quand même, ça reste 1/5 des mecs qui tentent de produire le film qu'ils ont envie de voir... versus 4/5 des types qui tentent de produire un film qui pourrait marcher parce qu'il navigue dans le sillage de tel autre film qui a marché.

C'est de l'autocensure à la base, de l'autocastration chimique, et surtout un gentil petit suicide. Car vu le temps de développement d'un film, la référence qui plaisait tant en 2010 n'est plus à la mode en 2014, et le projet s'arrête. Parfois la hype dure 1 an, parfois 6 mois. Et je ne parle même pas de l'inculture crasse de tas de chargés de développement dans de grosses boîtes. C'est flippant.

Perso, pour l'instant, je m'en fous un peu de vivre de mon écriture ou non. J'ai juste envie que les trucs que j'écris - qui correspondent à ce que j'aimerais voir en tant que spectateur, sinon je m'abstiens - soient tournés... or actuellement, de ce que j'ai observé à droite à gauche, t'as l'impression que 90% des projets qui mobilisent des scénaristes ne sont là que pour faire circuler la thune et occuper les agendas. Les compromis sont réalisés trop tôt dans la chaine de création...

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MessagePosté: 04 Aoû 2014, 20:41 
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Serial Modo
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Zad a écrit:
Tom a écrit:
Tetsuo a écrit:
En ayant recours à des producteurs, des vrais, pas à des monteurs financier. Mais cela n'existe plus.

Noony va aimer :D


ouais je le prends aussi pour moi.


tiens si vous êtes curieux, tapez grande synthe sur Google Actu. J'ai une équipe de documentaire sur place depuis plus d'une semaine. Ils étaient pile dans le quartier, en plein tournage.

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MessagePosté: 04 Aoû 2014, 20:50 
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MessagePosté: 04 Aoû 2014, 20:52 
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Serial Modo
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Ahaha, hasard total c'est dingue. On a refusé justement de vendre nos images à la presse. On était là par hasard, on va pas en faire un business, justement. Ils n'ont rien à filmer, ils ont l'habitude, ils feront des images vides, ça les changera pas.

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MessagePosté: 05 Aoû 2014, 21:21 
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Le quoteur fou
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Qui-Gon Jinn a écrit:
il est évident que la majorité des gens dans ces commissions n'ont pas la "culture" nécessaire pour reconnaître un bon projet d'horreur, ça j'en suis convaincu.

Je ne serai pas surpris que la majorité des décideurs français soient incapables de reconnaitre un bon script. Ce n'est pas un aptitude utile dans leur travail, la plupart n'ont pas pour objectif de faire un film correct, ni même un film qui ait le moindre espoir de carrière en salles. Ca fait partie du problème français tel que je le vois. C'est dans cette direction que j'emploierais les fonds que je détournerais de leur destination actuelle.

Tom a écrit:
il y a désaccord sur ce qu'on attend d'un cinéma français florissant : le travail du réal, c'est pas de faire un joli habillage formel à un scénar. Si tu connais des noms de réals (je te dis Hithcock ou Kubrick, même si tu n'es pas cinéphile ça te dit quelque chose) et pas des noms de scénaristes (pourrais-tu en citer un seul ?), c'est bien parce que c'est le réalisateur qui fait œuvre. C'est lui qui au final va faire du film quelque chose qui compte, et pas un simple produit bien-écrit-bien-chiadé qui passe.

A mon humble avis, le cinéma français démontre cruellement le caractère crucial du script.
Je ne dis pas que les films français sont bien réalisés (la plupart ne le sont pas), mais que leurs défauts formels ne sont pas rédhibitoires. En tous cas, moi, je les pardonne facilement. Ce que je trouve imbuvable dans le cinéma français, ce sont les scripts. Là, (pour moi) c'est du foutage de gueule.

rotary a écrit:
Dans le cadre de ma suggestion, un film serait produit uniquement sur la base de son potentiel d'entrées et sans plus de subventions qu'aux Etats-Unis. Seule l'étape d'écriture serait aidée en France.
Tom a écrit:
Mais comment serait-il ensuite financé, ce film ?

expliqué messages précédents. Pas clairement, peut être.

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MessagePosté: 05 Aoû 2014, 22:29 
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Tom a écrit:
A mon humble avis, le cinéma français démontre cruellement le caractère crucial du script.
Je ne dis pas que les films français sont bien réalisés (la plupart ne le sont pas), mais que leurs défauts formels ne sont pas rédhibitoires. En tous cas, moi, je les pardonne facilement. Ce que je trouve imbuvable dans le cinéma français, ce sont les scripts. Là, (pour moi) c'est du foutage de gueule.

"Bien réalisé", encore une fois ça ne veut rien dire. La mise en scène (au sens large) n'est pas une parure, ce n'est pas affaire de jolies images ou de plans virtuoses : la réalisation c'est avant tout ce qui te parle, concrètement, quand tu regardes un film. C'EST le film. Pour le dire autrement : tu peux avoir un film visuellement très moche, aux cadres tremblants, et qui soit un sommet de mise en scène, et un sommet de cinéma - regarde, pour prendre l'exemple le plus bateau, l'aspect a priori rebutant qu'a À bout de souffle ! Ça ne veut pas dire que le script est forcément à mépriser, mais qu'il est un outil comme un autre, qui aura plus ou moins d'importance dans la narration selon la place que le film lui confère.

Là on touche vraiment non plus à des questions économiques, mais à une différence de compréhension profonde de ce qu'est le cinéma (et je te renverrais à la remarque un peu brutale, mais ici assez éclairante, de Baptiste il y a quelque mois : tu comprendras bien moins ce qu'est le cinéma en te plongeant dans le détail des chiffres des Sofica, qu'en te plongeant dans la filmo de Fritz Lang). Ce n'est pas le scénario qui te "raconte" ou "narre" les choses au cinéma, je sais que ça en a tout l'air mais c'est une illusion. Un changement de valeur de plan bien pensé te raconte trois fois plus de choses qu'une ligne de dialogue, et ce sans même que tu t'en rendes compte.

rotary a écrit:
Dans le cadre de ma suggestion, un film serait produit uniquement sur la base de son potentiel d'entrées et sans plus de subventions qu'aux Etats-Unis.

Que fais-tu des chefs-d’œuvre de l'Histoire du ciné insortables dans cette visée purement liée aux entrées, et qui ont eu tant d'influence et d'importance qu'ils font beaucoup pour ce que tu aimes, dans les blockbusters d'aujourd'hui ? Marcher à la seule foi du nombre d'entrées, c'est absolument kamikaze.

Pour le modèle américain (et je pensais en fait que la discussion de ce topic mènerait directement à ça, mais visiblement non), il y a un élément de leur économie possiblement importable : c'est le studio. C'est même ce qu'avaient fait tous les grands pays du cinéma classique, importer ce fonctionnement et cette infrastructure. Rien que 5 ou 6 grands studios forts, dotés d'une réelle personnalité, placés non pas à la place mais à côté du système d'avance sur recette du CNC (c'est à dire en complément, mais aussi en une sorte de miroir constructif), ce serait extrêmement sain. La question est de savoir pourquoi ils n'émergent pas naturellement dans le paysage actuel - sinon Europacorp, avec les résultats que l'on sait... Et pour le coup, là, je n'en ai aucune idée.


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