Forum de FilmDeCulte

Encore un premier film à concept qui coûte pas cher et qui est supposé être forcément original, Buried c'est 1h30 dans un cercueil de bois avec un acteur et un téléphone portable. On n'en sortira pas, le film a les couilles de ses ambitions et ne finaude pas à base de flash-backs, de scènes de rêves ou autres, on est dans le cercueil et on y reste, prêt nous aussi à étouffer avec Ryan Reynolds. Heureusement le personnage a un téléphone portable ce qui le relie à l'extérieur et va servir à rationaliser, à expliquer, à donner de l'émotion et du suspense. Tout passe par ce téléphone, sans lui, le film s'écroule (malgré quelques scènes, assez ratées d'ailleurs). C'est un peu dommage donc, d'autant que ce que va révéler ce téléphone s'avèrera finalement assez décevant, malgré un propos légèrement politique pas idiot.
Mais bon c'est plutôt bien foutu, Ryan Reynolds est excellent (je ne pensais pas que j'écrirais cette phrase un jour) et la sensation de claustrophobie et de manque d'oxygène parvient à passer le seuil de l'écran par moments.

3/6

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CroqAnimement votre

Il y a un plan que je trouve vraiment sublime, un travelling arrière en plongée, qui n'en finit pas, qui est complètement surréaliste, qui à force de reculer transforme contre la logique le cercueil en un gigantesque couloir vers le spectateur, ce n'est pas qu'un effet d'optique du fait de l'éloignement, contrairement à d'autres moments là, Cortes triche ostensiblement, prolonge à l'infini la paroi de bois qui n'a aucune raison d'être si haute. On finit par avoir Reynolds en pied, et il n'a plus l'air allongé, mais bien debout au fond d'un couloir. J'espérais secrètement qu'il allait alors se mettre à marcher vers nous et que ce surréalisme formidable fournisse sa fin au film, une échappatoire par la mise en scène et non par le scénario. Manque de bol, Cortes préfère se recentrer sur son scénario qui est franchement, il faut bien l'avouer, couillon. Notamment un dernier quart d'heure gratuitement pervers, presque Hanekien, assez détestable.

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lol

c'est beau ce que tu dis là mais il faudrait penser à essuyer le foutre que tu as déversé sur ce topic, ça colle... merci !

Si tu pouvais arrêter de chier partout, on pourrait essuyer autre chose qu'un trou du cul...

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Mouais, moi j'y suis pas rentré dans ce cercueil, mais alors pas une seconde.
Un bête problème de caméra peut-être, qui n'est que très rarement subjective, alors du coup c'est compliqué d'angoisser dans un cercueil où tient une équipe de tournage. Ca, à la limite, c'était sans doute compliqué de faire autrement (mais alors le postulat de base n'est pas appliquable au support cinéma), donc il aurait fallu autre chose pour soutenir le film, autre chose que le message vaguement politique (la guerre c'est moche et ça fait des victimes collatérales) et les rebondissements pas liftés du tout ("oh mon dieu, il ne reste que deux barres de batterie sur mon téléphone"). La piste à côté de laquelle le film passe, hormis dans un plan faussement optimiste et dans celui dont parle Zad, c'est celle de l'onirisme, du type qui devient marteau et qui s'invente plein de scénarios possibles qui se mélangent et se superposent. C'aurait été plus facile de nous faire entrer dans sa tête (d'autant qu'on le voit parfois somnoler, ce qui laissait le champ libre à plein de fausses pistes) que dans sa caisse en bois.
1,5/6

Il me semble avoir déjà vu des scènes se passant dans des cercueils fermés (impossible de me rappeler où par contre, dans une série peut-être, mais j'ai bien les images dans la tête) où tu n'avais pas l'impression qu'il y avait toute une équipe de tournage dedans, mais réellement celle d'être enfermé dans un cercueil avec l'aspect étouffant et angoissant de la planche qui est à deux centimètres de tes yeux. Donc je ne pense pas que le côté technique y soit pour quelque chose.

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« La réalité est un endroit sympa à visiter, mais je n’aimerais pas y vivre. » David A. McIntee

Yavait Kill Bill volume 2 qui était ultra bien foutu. Et la série dont tu parles, c'est ptet CSI, l'épisode de Tarantino tout pourri.

Je comprends pas ce que tu dis boultan, c'est pas parce que le film n'est pas en caméra subjective que tu ne peux pas ressentir l'oppression et le sentiment d'étouffement. Justement je trouve le film très réussi dans sa mise en scène, dans le sens où l'on a en permanence l'impression d'être à l'intérieur du cercueil (niveau lumière, cadrage, son etc...). Au contraire je pense que faire le film en caméra subjective aurait été une totale facilité et certainement pas une valeur ajoutée. Cette idée qu'il faille être "à la place" du personnage pour ressentir les choses est une chose assez nouvelle au cinéma et un gimmick de mise en scène pas nécessairement utile. Et je crois vraiment que là, Cortes a fait le bon choix.



Encore heureux que non ! C'est probablement le pire chemin qu'aurait pu prendre le film. Je hais toutes ces facilités scénaristiques, qui n'ont aucunes autres utilités que d'user du temps et jouer sur des effets de suspense ridicules. Le film a peut-être des défauts mais on ne peut pas lui reprocher d'être honnête et de ne pas chercher la facilité.

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CroqAnimement votre

Le fait est que je n'y suis pas rentré dans le cercueil - il n'est pas exclu qu'une tare psychomotrice soit à l'origine de ce problème - et du coup le film n'a guère eu d'intérêt pour moi.
L'autre souci de l'entrée directe en matière, c'est que je ne connais pas le protagoniste, je n'ai pas d'empathie pour lui et donc, bah, je m'en fous un peu de savoir comment il va finir.
Maintenant je respecte la démarche, l'acteur est plutôt bon (on peut gloser sur l'intérêt de choisir un beau gosse pour le rôle mais bon, il s'en sort pas si mal), juste, je ne suis pas rentré dedans, du tout.

Ca devait arriver un jour: un film entier sur un type enterré dans une boîte! L'idée est excitante, et on voit le plaisir que Rodirgo Cortes a eu à le faire. C'est un vrai défi de mise en scène (notamment niveau lumière!) et je trouve que c'est vraiment réussi. Perso j'étais vraiment avec lui dans la boîte. (Mais moi qui suis un peu claustro sur les bords, ça a été, c'est oppressant mais pas tant que ça finalement.) Je trouve ça excellent qu'on ne sorte jamais de la boîte, même pas par images mentales..
L'autre défi, c'est le scénario, qui joue la carte du temps réel, déjà. Reynolds est bon, le timing des appels est bien géré... Pourtant, il y a quelques petites baisses de régime, c'est dommage, et on y trouve également des éléments pas très crédibles. c'était l'instant WTF? du film. Le moment où est un peu trop gros aussi, je n'y ai pas trop cru. Reste alors ce dernier quart d'heure que fait place aux multiples rebondissements... Jusqu'à cette fin ultime, qui serait cruel de dévoiler. A la fois couillue, à la fois détestable, elle laisse un drôle de goût en bouche.

4/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Rodrigo Cortes a le mérite d'être allé jusqu'au bout de son idée et de ne pas avoir cédé à la facilité qui aurait été d'inclure des flash-back dans son film.
On est bien enfermé 1H40 dans un cercueil en compagnie d'un très bon Ryan Reynolds, et je dois dire que je n'ai pas trouvé le temps long, le film ne m'a pas ennuyé.
Ça ne fait cependant pas de "Buried" un bon film pour autant. Ce n'est franchement pas très intéressant, le film consiste en une accumulation de passages obligés très prévisibles, en une sorte de douze travaux d'Hercule dans un cercueil. L'utilisation du téléphone devient rapidement gadget et les discussions qui s'y tiennent virent à la caricature, notamment dans le dernier quart d'heure, très agaçant. Je sentais le public excité par les idées bidon du réalisateur, plus que jamais en mode "auteur frimeur", et ayant troqué sa panoplie de digne successeur d'Hitchcock pour celui de réalisateur prometteur de film de genre espagnol des années 2000, avec ses ralentis saccadés laids au possible, ses fausses fins, ses rebondissements prévisibles, et, parce que le film de genre d'aujourd'hui doit forcément être engagé, son discours qui tend vers le grotesque.
"Buried" est un film sympathique mais qui ne mérite pas toutes ses louanges et qui prouve une nouvelle fois qu'un concept original n'a jamais fait un bon film (mais ça, peu de gens l'ont compris apparemment).
2,5/6

Oui la comparaison avec Hitchcock c'est un peu abusé... Quoi, parce qu'il a lui aussi fait un suspense "concept"? (The Rope)

Ici, le seul hommage c'est le générique: graphisme + musique hermannienne.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est comme le film d'épouvante uruguayen en un plan séquence, pour passer un bon moment, faut pas chercher la petite bête. D'ailleurs avec tous les luminaires dans le cercueil, il manquait plus qu'une bonne sono pour passer une super soirée en boîte (ah ah ah). Bon ça vire un peu Saw dans le dernier quart d'heure et la dernière réplique me fait un peu tiquer.

4/6

Bah tu sais quoi?

Je pense qu'on trouvera pas les réponses à l'origine du monde dans Buried.