Forum de FilmDeCulte

J'avais bien aimé à des degrés divers les précédents Gozlan donc j'avais foi en celui-ci.

Comme Art Core, j'ai apprécié l'approche scientifique et méticuleuse, pleine de jargons et d'écrans qui font mal aux yeux. Mais j'aurais aimé que l'enquête ait davantage d'ampleur. En restant du point de vue (ou d'audition loool) de Niney, on se prive des bonnes vieilles scènes de recueil des débris et d'analyse des pièces à conviction. A ce titre, la scène dans le hangar avec les restes de l'avion est sympa et on aurait aimé en voir plus.

Au niveau de l'enquête, Mais l'enquête cependant patine, la faute notamment à un rythme mal géré: lorsque Pierre Niney perd tout et va se reposer chez sa sœur, on croit qu'il reste 15 minutes de film max, alors qu'en fait il doit en rester facile 35. Du coup tout le dernier tiers paraît interminable, jusqu'au final à la MINORITY REPORT.

En ce qui concerne le jeu, Pierre Niney assure comme d'hab. Il campe bien le nerd, sans perdre pour autant en naturel. Le problème est plutôt à trouver du côté des acteurs secondaires, notamment les vieux, souvent pincés. Comme si polar français rimait forcément avec jeu réfréné, répliques cadencées... C'est con: la DA est super, les décors parfaitement choisis, mais ça manque constamment d'un peu de distance, de légèreté, d'imprévisible, de vie.

Le film se laisse donc regarder malgré quelques passages à vide et des tics français, mais on reste surtout frustré par l'absence de finalité de l'ensemble. Même syndrôme que LE CHANT DU LOUP: un mec avec un superpouvoir auditif mais le film ne sait pas quoi en faire. C'est au final un film qui ne parle de rien sur le plan humain. Ça ne... résonne pas.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Sur le plan humain, il y a tout de même ce propos sur l'obsession qui peut à la fois aider et détruire (sa vie pro, son entourage). Mais comme les faits lui donnent raison, on peut en effet se dire que c'est traité de manière superficielle (il a raison d'être obsédé).

Ce qui est intéressant ceci dit, c'est que le personnage s'est planté à au moins une occasion précédente, preuve que les lanceurs d'alerte sont plus complexes que l'on ne croit. Comme si l'obsession relevait d'une intuition de l'injustice, qui ne s'embarrasse pas toujours des faits mais finit par trouver une validation à un moment ou l'autre.

Comme tout le monde.

Avec un décor inédit et une mise en scène soignée (l'ouverture de la boîte noire limite en mode autopsie de Facehugger, j'ai kiffé), le film réussit dans sa première heure une enquête efficace au parfum politique pertinent. Mais l'heure suivante retombe dans une mécanique prévisible qui se fait fraaaaanchement longue. Donc le retournement n'en est même pas un. C'est juste littéralement un rebondissement : la balle rebondit mais c'est la même balle et elle rebondit de moins en moins haut à chaque fois avant de rouler mollement.

L'influence de Conversation secrète et Blow Out est là mais, tel Abyssin, Gozlan se contente de peu, singeant ses références mais sans jamais embrasser l'ambiguïté nécessaire pour composer un thriller paranoïaque moins fonctionnel.

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Beaucoup aimé ce film pour ma part. La mise en scène est classe, avec un jeu assez subtil sur les lumières, qui fait baigner le film dans une ambiance froide et grise, à l'image de cet univers méconnu.

Niney est parfait dans le rôle, avec sa concentration apathique traversée de moments de colère ou d'excitation. D'ailleurs, j'ai bien aimé la parabole en filigrane sur la folie obsessionnelle du personnage, prêt à tout pour prouver qu'il a raison. Effectivement, pour les autres rôles, c'est plus inégal, avec un Dussoliier qui fait ...du Dussoliier.

J'ai pas trouvé le déséquilibre dont vous parlez, certes la deuxième partie est plus convenue mais la mise en scène maintient bien le rythme jusqu'au bout.

En revanche, comme souvent dans ce genre de film, le scénario s'emmêle un peu les pinceaux à trop vouloir jouer la carte de la complexité et du rebondissement.

Bref un bon thriller solide et efficace, où on s'ennuie pas une minute,.

D'ailleurs, en parlant d'invraissemblance

Comme tout le monde j'ai préféré le chant du Loup. Comme tout le monde, je trouve aussi la première partie meilleure que la fin. Cependant, je trouve le film grandement réussi pour un film de genre français. Il y a du sérieux à tous les niveaux surtout dans cette représentation de l'analyse du son.

Passé un très bon moment.

*note pour le prochain quizz*

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"