Forum de FilmDeCulte

Le vrai Kyle est juste parfait! Il était tellement con que ça en est presque beau.

Alors que j'ai tendance à défendre Eastwood envers et contre tout (enfin presque, ne serait ce que J Edgar par exemple), là je me sens moyennement investi dans cette mission.

En fait, j'ai un peu la même impression que devant Rio Lobo d'Howard Hawks, le film de la fin, celui qui semble s'inscrire dans la lignée des chef-d'oeuvre passés mais qui n'en est qu'une pâle copie du fait, tout simplement, de l'âge du metteur en scène.

American sniper présente sur le papier toutes les caractéristiques du grand Eastwood : le patriotisme et ses ambiguités, le rapport maladif à son pays, la mise en perspective de la violence, .... De même, dès l'articulation des deux premières scènes (le tir dans les ruines de Bagdad et le basculement soudain dans la campagne américaine), je retrouve ce que j'aime tout particulièrement chez Eastwood, à savoir le décalage entre une mise en scène extrêmement classique et une construction dramatique beaucoup plus complexe et originale, décalage qui illustre les thématiques évoquées plus haut.

Mais, malheureusement, passé la première 1/2 heure, ça fait "pshiiit". L'alternance Irak/USA est mal équlibrée, du coup tout cela parait factice et sans intérêt, à tel point que le propos en ressort totalement affadi. On retrouve bien les ambiguités d'Eastwood mais sous une forme académique, comme une sorte de radotage sans relief.

Les scènes de guerre sont bien filmées mais la cassure avec les retours au pays leur enlève finalement toute tension (on est loin de la Chute du faucon noir) et à la fin je me suis fait chier. Quant aux scènes aux USA, à part la première longue séquence (rodéo, engagement, entrainement, rencontre amoureuse et départ), brillante et digne du grand Eastwood, les autres m'ont paru artificielles (sans compter que j'ai trouvé l'actrice assez mauvaise, mal servie par un personnage pleurnichard il est vrai).

Enfin, suis je le seul à avoir été gené par de grosses invraisemblances :

Bref, une déception (sans compter que j'ai choisi la séance de 22.00 et qu'il a fallu que je lutte pour ne pas sombrer dans un sommeil profond )

J'aime bien la structure du film : comment ça enchaîne les opex avec la vie aux USA. L'alternance routinière, avec la réa ultra carrée/classique/classe. Enfin, à l'exception de la dernière scène de guerre foirée de bout en bout :

Après, ouais, le film ne dit rien. Le retour au pays final est naze. Je comprends juste pas où ça veut en venir.

Aussi, le film arrive à me rendre indifférent face à plein de trucs atroces :


Putain qu'elle est bonne cette Sienna Miller.

2/6

C'est difficile au premier abord de voir si les deux pôles du film (glorification de l'héroïsme/ravages de la guerre) sont nés de la confusion de l'esprit d'Eastwood ou au contraire, comme le pense Tom, d'une réelle volonté de traiter la complexité. Mais c'est vrai qu'à bien y réfléchir, les deux pôles ne s'opposent pas tant que ça, si l'on accepte de rejeter comme grossiers les films clichés habituels qui le font.

Eastwood a une réelle admiration pour ces guerriers qui donnent tout à un idéal, ici la nation. Jamais il ne juge ce choix égoïste pour la famille, au contraire il fait du protagoniste un homme structuré qui est capable de répondre à sa femme que la meilleure façon de les protéger c'est de protéger la nation. C'est quand même un film salutaire de ce point de vue là, il montre bien les mécanismes qui mènent de braves gens, droits et courageux, à une guerre de massacres hallucinants. C'est là le vrai drame pour la nation américaine.

Eastwood montre aussi que la guerre crée une dialectique infinie division/rassemblement au sein du pays. D'abord union nationale, puis déchirement né du syndrome post-traumatique, puis hommage au héros tué par l'un des siens (scènes absolument magnifiques de classicisme sur la toute fin). On a l'impression que les Américains ne savent pas comment faire avancer leur histoire autrement (mais n'est-ce pas la dynamique de l'histoire en général? Le film peut être vu à cet égard comme une illustration contemporaine du mouvement historique, ce qui n'est pas donné à tout cinéaste).

En tout cas, merci à Tom de m'avoir fait y voir plus clair sur ce film qui apparaît d'abord comme un méli-mélo peu convaincant.

Vous me faites tous flipper, ça se trouve me suis fait tout un film et maintenant j'ai créé une nouvelle religion.

T'inquiètes, Baptiste est vendu à Eastwood, c'est comme convaincre une nymphomane de coucher avec Brad Pitt ou Mickey Willis de mordre le lobe de l'oreille de David Luiz.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

C'est ta journée jugement dernier des cinéphilies !

(ça veut dire que c'est aujourd'hui la fin du monde ?)

C'est surtout la journée où j'ai un fichier de merde à rendre, et que ça me fait trop chier de finir.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Cela dit j'aime bien Eastwood mais je mets aucun 6 à sa filmo.

Moi j'en mets plusieurs

Tu t'enflammes sur la dernière phrase.

Effectivement, on frôle l'absurde

Tu mets 5,5 à J. Edgar, c'est pire.

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