Forum de FilmDeCulte

Une société secrète appelée "Alps" propose de remplacer des personnes décédées par des comédiens.

En deux films, Lanthimos a déjà réussi à créer un style très particulier avec des pitchs très originaux traversés d'une fantaisie noire et d'un humour pince-sans-rire. Moins percutant que Canine, Alps patine malheureusement assez vite, montrant surtout une pauvre fille robotique qui passe son temps à réciter des situations ubuesques puis à les mettre en pratique auprès des familles endeuillées, composées surtout de satyres ou de psychopathes en puissance. L'originalité de départ s'enraie alors dans un film inabouti et un peu vain, sans qu'on s'ennuie réellement tellement tout apparait absurde.
3/6

Assez d'accord avec DPSR.
J'aime beaucoup le concept, l'absurdité assumée comme telle, l'humour ultra bizarre (on ne sait généralement pas ce qui est drôle de ce qui ne l'est pas) et l'univers surréaliste et paranoïaque. L'ensemble est vraiment plaisant, on est presque dans une oeuvre de SF décalée sur un univers parallèle avec toute une mythologie, des codes... Mais effectivement ça tourne rapidement en rond et on pressent un peu l'orientation que va prendre le film (les rôles des comédiens qui deviennent leur vie). D'ailleurs le film aurait pu aller beaucoup plus loin dans le concept et finalement reste un peu en surface.
Et puis Lanthimos oublie un peu de mettre de l'humain. Dans les scènes qui confrontent les acteurs faces aux proches des personnes disparues, là où l'on s'attend à des moments émouvants et sensibles on se retrouve avec des séquences une fois de plus très bizarres où tout le monde joue de manière robotique et sans âme. Ça ajoute à l'étrangeté du film mais en même temps cette même étrangeté finit par irriter car étant trop opaque, ne laissant à aucun moment passer une quelconque vérité émotionnelle.
Canine était plus réussi à mon sens, son pitch avait plus de possibilité.

Mais ça reste à voir et surtout Lanthimos est à suivre de près.
3/6

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CroqAnimement votre

Sur le fait que ça ne va pas assez loin, je trouve plutôt bien en ce qui me concerne . Malgré le jeu des comédiens et la mise en scène j'ai trouvé que c'est un film qui décoche beaucoup d'émotion et d'humain en "déshumanisant" paradoxalement justement, ça agit comme des flèches : on sent que Lanthimos essaye d'atteindre des choses cachées. Les personnages sont à la fois touchant dans leurs actions (plus que leurs états d'aêmes) et presque traités comme des animaux comme par un entomologiste, c'est troublant... Il y a visuellement des choses qui restent en sortant de la salle, .

Mostra 2011. Mon troisième Lanthimos. J'avais adoré Canine, j'étais resté de marbre devant Lobster - bon, vu trop tôt à Cannes, peut-être. Je suis entre les deux ici. On retrouve bien sûr le goût de l'absurde, le pitch dingo et cet humour à froid malaisant... Ici le plus "beau" du film tient dans le formidable personnage de l'infirmière, qui vit sa vie par procuration. Angeliki Papoulia est assez démente dans ce rôle, faut la voir réfréner un fou-rire lors d'une scène de cuni... Le reste m'indiffére plus, surtout que les personnages sont trop esquissés pour me toucher dans leur solitude. Le film m'a presque paru trop court, surtout que la fin tient de la pirouette un peu facile. Mais bon, je ne regrette pas la découverte.
4/6

Vous avez tout dit (sauf Mr Chow).

Une fois de plus, Lanthimos part d'une idée singulière assez géniale et vraiment porteuse mais n'en fait presque rien si ce n'est la même scène répétée ad nauseam. Comme pour Canine, une fois que tu as saisi le principe (et ça met un petit moment ici), tu t'attends à voir différentes applications mais il n'y a pas vraiment de variations. Que le cinéaste ne cherche jamais à ancrer son postulat improbable dans un quelconque réalisme (les remplaçants jouent incroyablement mal leurs rôles, il n'y a aucun effort de ressemblance, etc.), soit, il préfère cette distance et ce décalage mi-drôle mi-malaisant, mais qu'il se contente de jouer cette même note tout le long sans exploiter le potentiel dramaturgique inhérent au concept (au-delà de "elle couche vraiment avec le gars"), c'est dommage. Et du coup, c'est chiant. Un court métrage qui sait pas comment se finir.


Ah bah oui, god forbid qu'il fasse une relance intéressante. Désolé d'utiliser un terme aussi mécanique mais là ça manque cruellement.

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